Michaël Rosenfeld, Émile Van Balberghe & Jacques Detemmerman, Le J’accuse…! d’Émile Zola imprimé en caractères plantiniens (1899)

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Le J’accuse…! d’Émile Zola imprimé en caractères plantiniens (1899)

Michaël Rosenfeld, Émile Van Balberghe & Jacques Detemmerman in De Gulden Passer, vol. 101 (2023), nr. 2, pp. 189–222

Description

L’affaire Dreyfus et la campagne engagée par Émile Zola ont connu, en Belgique, un retentissement considérable. La presse s’est montrée active, mais la première réaction suscitée par les poursuites entamées contre Zola est due à un écrivain seulement connu, alors, par quelques initiés: Charles Van Lerberghe. Révolté, celui-ci fonda promptement un comité rassemblant les meilleures plumes francophones belges de l’époque. L’adresse d’admiration à Zola, reliée avec une sobre élégance par Paul Claessens, a été remise à l’écrivain par Albert Mockel, en février 1898. En même temps, ou presque, trois jeunes enthousiastes ( Mécislas Goldberg, Léon Parsons et Henri Vandeputte) ont mis sur pied un projet de grande envergure: un Livre d’hommage des lettres françaises à Émile Zola. L’entreprise, franco-belge, rassemble une foule de témoignages d’admiration et constitue une sorte de gotha des intellectuels engagés.

Quelques propos mordants semés par Léon Bloy dans son Journal font allusion à un autre projet, conçu par des journalistes anversois. Le Zola en images de John Grand-Carteret, paru en 1905, montre que ce projet a été réalisé. À l’initiative d’Eugène Landoy, de Paul Billiet, de Florent Burton et de Charles Sluyts, il a été procédé à l’impression en un unique exemplaire de J’accuse. Pour donner un cachet exceptionnel à cet hommage, l’imprimeur Buschmann a utilisé des caractères anciens conservés au Musée Plantin. L’exemplaire, de grande dimension, est richement orné et a été relié par Jacques Mössly. Ses initiateurs l’ont remis à Zola à la fin de décembre 1899. Cette pièce remarquable est aujourd’hui exposée à la Maison Zola/Musée Dreyfus, à Médan. Les mêmes journalistes ont également voulu rendre hommage à Dreyfus et à sa famille en recueillant une foule de signatures d’Anversois – il y en aura plusieurs milliers – sur les feuillets d’un autre gros album artistiquement présenté par Buschmann et relié par Mössly. Cette belle pièce, revenue naguère à son point de départ, est conservée à la FelixArchief d’Anvers.