Denis Pallier, ‘A Paris. Au Compas d’or, Rue Sainct Jacques’. La succursale parisienne de Plantin. Seconde partie: la succursale source d’approvisionnement, activités annexes, économie d’une succursale, motifs du changement d’organisation en 1577

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‘A Paris. Au Compas d’or, Rue Sainct Jacques’. La succursale parisienne de Plantin. Seconde partie: la succursale source d’approvisionnement, activités annexes, économie d’une succursale, motifs du changement d’organisation en 1577

Denis Pallier  in De Gulden Passer, vol. 99 (2021), nr. 2, pp. 167–251

Description

La succursale de Plantin à Paris fut principalement un comptoir de vente. Son objectif était l’exportation des impressions de l’Officina Plantiniana et la conquête de parts du marché français. Cet aspect a été décrit dans la première partie de l’article. Mais une antenne à l’étranger avait diverses fonctions.

Organiser un retour commercial vers Anvers fut une tâche importante pour la succursale. Les archives du Musée Plantin-Moretus fournissent des informations sur les achats de livres, de papier, de poinçons et matrices, et sur les paiements de services que l’antenne a effectués à Paris, sous le contrôle de Plantin. Jusqu’en 1568, l’imprimeur anversois a employé des dessinateurs ou graveurs français pour l’illustration de ses éditions. Jusqu’en 1573, l’importation de livres publiés en France fut importante. Des commandes à Guillaume Le Bé ou Robert Granjon, graveurs de caractères parisiens, ont été payées par l’antenne jusqu’en 1575. Une part des achats considérables menés auprès des papetiers français transitait par la succursale.

En même temps que ces achats de produits ou de services, la succursale a eu cinq autres fonctions. Elle a assuré, de 1572 à 1575, un suivi des envois de livres liturgiques vers l’Espagne, dans le cadre du marché passé avec Philippe II. De 1567 à 1577, des opérations financières ont été menées par l’antenne, au bénéfice le plus souvent d’habitants des Pays-Bas méridionaux. Une messagerie de colis, joints aux tonneaux, a fonctionné entre Anvers et Paris. Elle fait apparaître des ramifications du réseau plantinien. En outre, la succursale a servi à Paris des clients particuliers. Elle a entretenu des relations avec des auteurs et donataires. Dans ces deux dernières fonctions se mêlent réseau local et réseau de Plantin.

Les comptes de Gilles Beys et les Journaux conservés au Musée Plantin-Moretus renseignent sur les dépenses spécifiques d’une succursale (‘dépense de la maison’, personnel) et sur les frais de transport (charrois et port de lettres). On a dressé le tableau de ces charges, de leur évolution et du surcoût engendré.

Après avoir reconstitué les activités de la succursale, on a examiné, en conclusion, la situation de la maison mère et de son antenne en 1577. Ce bilan permet d’identifier les motifs qui ont conduit Plantin à confier alors la diffusion de ses éditions en France à Michel I Sonnius.